Acculé de toute part, le Syndicat national des magistrats (SNM) a fini par réagir. L'organisation, censée défendre les intérêts des juges, a estimé, dans un communiqué, que les attaques dont fait l'objet la corporation sont «injustes». Il plaide pour l'indépendance de la justice et menace ceux qui doutent de l'indépendance des juges de poursuites judiciaires.
Le communiqué du SNM pouvait être crédible, sauf qu'au lendemain de sa diffusion, un évènement est venu conforter les attaques portées en direction des juges. Les trois responsables détenus dans l'affaire KBC ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et relâchés. Pourtant, ce sont les mêmes institutions qui ont mis les trois responsables en prison. Une décision qui s'avère aujourd'hui injustifiée, puisque même si le tribunal a estimé que les détenus ont commis des infractions, rien ne peut justifier leur détention. Ils pouvaient très bien comparaître libres, comme l'ont précisé de nombreux juristes, parmi lesquels Farouk Ksentini.
Cet épisode KBC démontre, une nouvelle fois, que le désamour que manifestent les justiciables n'est malheureusement pas exagéré. Pis, les actes que rend la justice tous les jours confortent la méfiance qu'a l'Algérien de la justice de son pays. Inutile de parler de la corruption qui gangrène ce corps, à l'image des autres institutions de la République. Un phénomène qui frappe la crédibilité de la justice de plein fouet. Un fait qui s'ajoute aux interférences politiques qui ne laissent pas une grande marge de manœuvre à une institution censée être la locomotive d'une vraie démocratie dans le pays.
Tout cela, Djamel Laidouni, président du syndicat des magistrats et Tayeb Louh, le Garde des Sceaux, le savent.
Essaïd Wakli
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Source : Algérie Focus
Date : July 19, 2016 at 09:32AM
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