La désinformation et le bluff pour berner les responsables algériens afin de leur soutirer des marchés juteux qui se chiffrent à plusieurs milliards de dinars. C'est le procédé auquel recourent de nombreuses sociétés étrangères activant en Algérie. Certaines d'entre elles brillent singulièrement par leur maîtrise de ces méthodes peu éthiques, surtout lorsqu'on sait que les fausses déclarations constituent une violation manifeste de la réglementation algérienne.
Dans ce contexte, l'entreprise chinoise Gaea Construction et ses diverses filiales en Algérie constituent une parfaite illustration de l'ampleur inquiétante de ces pratiques. Dans un document officiel adressé, le 02 avril dernier, à un wali algérien et dont Algérie Focus détient une copie, le premier responsable de ce groupe, qui a décroché des marchés importants en Algérie depuis 2006, explique à ce responsable algérien qu'il emploie pas mois de 2230 ouvriers qualifiés, y compris des ingénieurs et des licenciés venus de Chine.
Le patron de cette entreprise, Qin Jian Jun, a vanté au wali algérien ses immenses capacités de réalisation grâce à son "armée" de travailleurs. Or, suite à nos investigations, nous avons retrouvé des documents de la Caisse nationale des Assurances Sociales (CNAS) qui démentent catégoriquement ces assertions. L'attestation de mise à jour délivrée, le 31/05/2016, par l'agence CNAS de Tipaza indique que monsieur Qin Jian Jun n'emploie que 257 salariés, loin des 2230 avancés dans le document officiel remis au wali d'une wilaya de l'est algérien.
Cette fausse déclaration vise à induire le gestionnaire algérien en erreur afin de l'influencer dans les opérations d'attribution des différents projets dans le secteur du BTP.
Autre exemple qui témoigne de la mauvaise foi de certains opérateurs étrangers qui ravissent des marchés aux entreprises algériennes qui emploient une main-d'oeuvre entièrement algérienne: la même société chinoise affirme disposer d'une qualification professionnelle niveau 6, qui permet de postuler pour des projets dans le secteur de l'habitat, l'hydraulique et les travaux publics. Or, il s'avère que ceci est totalement faux puisqu'un document officiel en notre possession démontre que le ministère de l'Habitat n'a jamais autorisé cette entreprise chinoise à diriger des projets dans les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique.
La compagnie chinoise GAEA CHINA Construction Limited Compagny dispose, depuis le 4 janvier 2016, uniquement d'un certificat de qualification et de classification professionnelles d'une catégorie qui lui permet juste d'activer dans le domaine du bâtiment.
Cette manipulation des gestionnaires algériens n'est pas un fait isolé. Selon des sources concordantes, de nombreuses compagnies étrangères recourent à ce procédé pour concurrencer déloyalement les entreprises algériennes dans la course aux marchés publics. Mais malheureusement, les administrateurs algériens ne prennent même pas la peine d'enquêter sur les informations qu'on leur communique avant d'octroyer des marchés considérables.
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Source : Algérie Focus
Date : September 22, 2016 at 10:57AM
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