mercredi 23 novembre 2016

Pillée, violée et battue par sept “hommes”/ Demandons pardon à notre sœur camerounaise

Pillée, violée et battue par sept

Le tribunal criminel près la cour d'Oran vient de rendre son verdict. Les agresseurs de madame Marie-Simone, cette citoyenne camerounaise qui avait été pillée, violée et battue par sept « hommes », il y a un peu plus d'une année ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Quatre d'entre eux sont encore en fuite.

Nous avons été les premiers à Algérie Focus, à mener une campagne pour sensibiliser les Autorités et la société civile et dénoncer un acte inadmissible qui à lui seul, porte toutes les abominations : la lâcheté, la bestialité, le racisme, la couardise. La mobilisation générale des citoyens et des associations a permis d'attirer l'attention des Pouvoirs publics. Réjouissons-nous, non pas par esprit de vengeance mais par amour de la justice. La justice a fait son travail. Nous devons le dire quand les choses vont bien et donc parler aussi des trains qui arrivent à l'heure. Qu'on nous en donne acte !

Un bémol cependant, et il est de taille.

 

Première anomalie : Il faut se rappeler, qu'après l'agression sauvage, madame Marie-Simone était pratiquement laissée pour morte. Son accompagnatrice alerte son mari qui transporte sa femme vers l'hôpital et vers des centres de soins où on lui refuse carrément toute assistance, et même les premiers soins d'urgence, au prétexte qu'elle est immigrée sans papiers. Dans aucun pays au monde on ne refuse l'assistance à une personne en danger de mort ; à fortiori dans un pays qui se prévaut des valeurs islamiques telles que la solidarité, la compassion et l'assistance. Et c'est d'autant plus grave qu'il s'agit d'établissements de santé publique où le maître mot indiscuté c'est la fidélité au serment d'Hippocrate par lequel le médecin doit d'abord soigner, en dehors de toute autre considération que celle de sauver des vies humaines et soulager la douleur. La question est de savoir si la Faculté de médecine n'a pas failli gravement dans sa mission.

Seconde anomalie : La brigade de gendarmerie dont dépend la localité où a eu lieu l'agression a tout simplement refusé d'établir le constat indispensable attestant des faits avérés de grave violence. Plus révoltant encore, la victime et son mari ont été soumis à un interrogatoire serré avant d'être sommés de quitter les lieux pour cause de situation administrative irrégulière. Les blessures physiques et morales iront se faire voir et se faire soigner ailleurs.

Ces deux anomalies, hormis le fait qu'elles portent une atteinte grave à l'éthique qui doit prévaloir dans les professions de santé et qui remet en question le sacerdoce de la fonction de représentant de la loi et de l'autorité publique, posent un grave problème d'ordre moral. Il n'est pas incongru de penser dès lors que, soit la formation de ces personnels laisse à désirer et qu'elle est donc à revoir entièrement, soit qu'elle était bonne en théorie mais qu'elle est victime du laisser-aller général, du manque de rigueur et de l'absence totale de contrôle et de remise à niveau.

Quelle que soit l'analyse, le constat est sans appel. Madame Marie-Simone, citoyenne camerounaise, a été agressée, violée, battue, délestée de ses rares biens personnels dans un pays qui a pourtant payé un très lourd tribut dans sa lutte contre le mépris, l'injustice et le racisme dont il a été victime durant la colonisation, et qui enseigne à ses enfants les vertus de l'Islam et les valeurs de fraternité, de partage et de compassion.

Chacun de nous doit battre sa coulpe, demander pardon à notre sœur camerounaise, dire à ces barbares qu'ils ne seront jamais des nôtres et rappeler aux professionnels de la santé et aux représentants de l'ordre qu'ils ont failli à leur mission et qu'ils ont brouillé l'image que nous voulons toujours garder d'eux ; et qui nous inspire à leur égard le respect et la considération. Mais cela se mérite.

Aziz Benyahia

 

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Source : Algérie Focus
Date : November 23, 2016 at 05:22PM

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