L'ONG Médecins du Monde (MDM) a rendu public, lors d'une conférence de presse tenue hier mercredi 17 février, à Alger, un rapport sur la condition des enfants subsahariens en Algérie. Le constat est alarmant.
Cette étude, basée sur un échantillon de 361 enfants issus de 261 familles migrantes en Algérie, est axée sur plusieurs paramètres : l'accès aux soins, la scolarité, l'identité de ces enfants, le lien de famille qu'ils ont avec les adultes qui les accompagnent, leur accès aux documents d'état civil et aux loisirs ainsi que le travail en bas âge.
Abordant les raisons qui ont poussé cette ONG à s'intéresser au destin des Subsahariens établis dans notre pays, Imène Benchaouche, membre de MDM, a indiqué que leur nombre important, voué à augmenter, représente un facteur de motivation à cette ONG qui est préoccupée par les conditions et la qualité de vie de ces populations migrantes, notamment les plus jeunes d'entre eux, évoluant dans une extrême pauvreté.
«La majorité de ces migrants sont des femmes et des enfants», a-t-elle indiqué, ajoutant que Médecin du Monde avait relevé que les pays qui «exportent» le plus de migrants étaient le Cameroun avec plus de 43%, suivi du Niger, du Nigeria, du Mali, du Congo et de la Côte d'Ivoire.
L'ONG a en outre révélé que «89% des migrants subsahariens présents en Algérie depuis plus de 15 ans sont en situation administrative précaire, 68% d'entre eux sont en situation irrégulière». Elle a également affirmé que 72% de ces migrants vivent dans des habitations précaires ou sur leur lieu de travail.
Ainsi, ce sont 61% des familles migrantes qui vivent dans une seule pièce sachant pertinemment que leur nombre varie entre 3 et quatre personnes par famille. 73% des familles sujettes à cette enquête ont affirmé ne pas avoir accès à l'eau potable et 57% ne possèdent pas de chauffage.
Des chiffres effrayants qui le deviennent encore d'avantage quand on sait que sur les 361 enfants ciblés, 74,5% sont âgés de moins de 5 ans et près de 65% sont nés en Algérie. L'ONG a indiqué également que la majorité de ces enfants sont abandonnés par leurs parents qui ne peuvent subvenir à leurs besoins.
La précarité administrative a, selon cette étude, impacté de manière très négative les chances de scolarisation des enfants subsahariens. 75% d'entre eux ne sont pas scolarisés, les 25% restant se tournent vers les écoles privées. 43,6% des parents interrogés ont indiqué que l'absence de papiers (dans 47% des cas) et la langue (40% disent ne pas maîtriser l'arabe) sont les principales causes qui les ont amenés à opter pour l'école privée.
L'étude s'est également penchée sur les conditions dans lesquelles accouchent ces femmes et l'accès de leurs enfants au système de santé. Seulement 3,5% des femmes enceintes ont déjà consulté un médecin. Les résultats de cette étude indiquent que même si 83% de ces femmes accouchent en milieu hospitalier, plus de la moitié soit 53% d'entre elles ne consulte pas de médecins dans le cadre du suivi poste-accouchement. En revanche, les données relatives à l'accès des enfants migrants au système de santé semblent selon les termes de cette étude «très satisfaisantes».
Massi Mansour
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Source : Algérie Focus
Date : February 18, 2016 at 12:05PM
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